Le vernissage de l'exposition aura lieu le lundi 12 juin 2006 à 20h.
Lecteur, toi qui ouvres et découvres ce texte, n’as-tu pas éprouvé cette impression de dualité qui envahit tout ce qui t’entoure, tout ce qui fait ton existence et ton être lui-même ?
Ne sommes-nous pas au pays du double, voire du triple regard ? Ici, notre œil devient cible au cœur d’un triple faisceau.
Les photos du vernissage sont disponibles ici
Ici, nous nous tenons debout subissant ces influences diverses, ces images différentes de la réalité. Images opposées parfois mais forcément complémentaires puisqu’elles ne cessent de se nourrir de la même sève ancestrale.
Ici, nous sommes riches de ces perceptions polyphoniques qui nous parlent en langues diverses sans être vraiment étrangères.
Nous nous dressons sur le trésor d’une Babel bénéfique dont les échos se multiplient, donnant aux mots, objets, êtres et paysages une plus grande profondeur, un sens accru.
Il paraît qu’en langage Inuit, il existe des dizaines de termes pour parler une seule réalité, celle de la neige. C’est ainsi que s’expriment les nuances du blanc, de la texture, de la froideur de cet élément essentiel, fondement de l’environnement d’un peuple.
La multiplicité n’est donc pas toujours synonyme de dispersion, mais au contraire, elle peut signifier la précision, la connaissance.
Pourtant notre siècle est né sous le signe de l’unicité, et non pas de l’unité.
Nous vivons sous le règne de l’univoque, « monopoles », « monocultures »,…Tous ces « mono… » ne risquent-ils pas de nous mener irrémédiablement à la « monotonie » ?
Parions pour la diversité dans une société où, paradoxalement, la pluralité devient singulière.
L’étrange petit pays que nous habitons possède une forme triangulaire. Est-ce le fruit du hasard ? Forme de l’harmonie isocèle. Les côtés sont et doivent rester égaux pour que l’équilibre de la base demeure.
Conjuguons pluralité et égalité.
Lecteur, toi qui, béni des dieux, es né ou vis sous une double, une triple culture, ne cesse jamais d’en être fier, n’en renie aucune. Tu seras capable, si tu le veux, de mieux comprendre, de mieux connaître ou co-naître.
Alors, dans ces conditions, une exposition Mas/Muller… Comment résister ?
Voilà notre faisceau polyphonique qui se met en place. Deux regards posés sur notre monde. Une mémoire venue du nord, de la France, une autre née au sud, en Catalogne, mais toutes deux immergées depuis bien longtemps dans le contexte de notre petit triangle andorran.
Viens, lecteur, la porte est ouverte. Plonge dans la lecture de leurs tableaux et alors naîtra, peut-être, une nouvelle façon de regarder, et non pas uniquement de voir. Ce sera la leur mais aussi la tienne.