Je lis, tu lis, il lit, nous lisons, vous lisez, ils lisent.

Je lis, tu lis, il lit, nous lisons, vous lisez, ils lisent. …. à tous les temps, par tous les temps, lire, un plaisir sans cesse renouvelé, une ouverture sur des mondes inconnus, une évasion libératoire, un besoin constant.

Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe – Jules Renard

Bibliothèque numérique : la lettre d’information de Gallica

Gallica propose aujourd’hui plus de 925 000 documents. Cette plateforme s’est enrichie dernièrement d’un nouveau visualiseur de documents qui permet de feuilleter de façon fluide tous les livres de Gallica en faisant défiler d’un clic les pages verticalement ou horizontalement, 2 par 2 en vis-à-vis ou page par page.

Découvrez la lettre d’information mensuelle et gratuite proposée par Gallica, la plateforme numérique de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Cette lettre d’information qui a pour vocation de valoriser les collections numérisées de la BnF et de ses partenaires s’articule autour de quelques rubriques comme « Gallica raconte », « C’était hier », « La sélection du mois », « Le blog Gallica ». Après un premier numéro en novembre consacré à la littérature sur les vampires et à la gastronomie, le deuxième numéro met en avant une sélection de documents concernant l’actualité du mois de décembre avec d’une part le changement climatique et d’autre part Noël. L’abonnement à cette nouvelle lettre mensuelle s’effectue sur la page d’accueil du site Gallica.

20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin

20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin

Pourquoi le mur de Berlin a-t-il été construit ? Comment les berlinois l’ont-ils vécu ? Dans quelles conditions s’est déroulée la chute du mur ? Comment s’est opérée la réunification de l’Allemagne ?

A l’occasion du 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, découvrez sur le site « www.touteleurope.fr » les faits marquants de l’histoire du mur.

De sa construction en 1961 en pleine guerre froide entre bloc de l’ouest et bloc de l’est à son ouverture au point de passage de la « Bornholmer Straße » dans la nuit du 9 novembre, retrouvez en images les témoignages d’époque de berlinois, les différents quartiers de Berlin ouest, les manifestations devant le mur, les fuites vers l’ouest ou encore l’ancien poste-frontière « Checkpoint Charlie » entre République fédérale d’Allemagne (RFA) et République démocratique d’Allemagne (RDA)…

Ecoutez les commentaires d’hommes politiques, de journalistes ou d’historiens sur cet événement déterminant qui, pour beaucoup, marque la fin du XXème siècle.

C’est le traité de Moscou signé le 12 septembre 1990 qui rend sa pleine souveraineté à l’Allemagne, le 3 octobre de la même année marquant la réunification officielle des deux Allemagnes.

20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin sur: http://www.touteleurope.fr

Conférence Ministère des Affaires Extèrieures- "Govern d´Andorra"

Nous relayons le Ministère des Affaires Extèrieures du "Govern d´Andorra" pour vous faire parvenir ce courriel d´information concernant la programmation de la conférence reprise ci-dessous.

"La Francophonie : son histoire, son évolution, son action diplomatique et de coopération"
Stéphane LOPEZ
Responsable du programme "Le français dans la fonction publique et dans les relations diplomatiques des Etats européens"

( Direction de la langue française, de la diversité culturelle et linguistique )

Mercredi 1er. avril 2009 à 19h Sala "Les Fontetes " du Comú de la Massana

Semaine de la langue française du 14 au 24 mars

Organisée par le ministère de la culture et de la communication, la semaine de la langue française encadre la journée internationale de la francophonie fixée au 20 mars 2008.

Liens contextuels:

Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée en 2005, est un instrument juridique international contraignant.

Elle est entrée en vigueur le 18 mars 2007.

La vocation de la Convention est de renforcer les cinq maillons
inséparables de la même chaîne, à savoir la création, la production, la
distribution/diffusion, l’accès et la jouissance des expressions
culturelles véhiculées par les activités, biens et services culturels.

En particulier, la Convention entend notamment :

  • réaffirmer le droit souverain des Etats d’élaborer des politiques culturelles.
  • reconnaître la nature spécifique des biens et services culturels en tant que porteurs d’identité, de valeurs et de sens.
  • renforcer la coopération et la solidarité internationales en vue de favoriser les expressions culturelles de tous les pays.

Cette convention constitue – après la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel et celle de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel – l’un des trois piliers de la préservation et de la promotion de la diversité créatrice.

Elles renforcent l’idée de la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle (2001), selon laquelle la diversité culturelle doit être considérée comme un « patrimoine commun de l’humanité » et sa « défense comme un impératif éthique inséparable du respect de la dignité de la personne humaine ».

Vous pouvez prendre connaissance du texte de la convention sur: http://www.unesco.org/culture/culturaldiversity/convention_fr.pdf

Vie et Mort des langues

L’Etat parvient rarement à imposer à une population une langue dont elle ne veut pas ou plus.

Les langues évoluent, naissent et meurent, en fonction des besoins de leurs locuteurs.

A l’instar de l’écologie qui présente les différents niveaux de la vie comme une série d’emboîtements allant de la cellule à l’écosphère, les langues du monde peuvent être représentées comme un système « gravitationnel ».

La clef de voûte de ce dernier est aujourd’hui l’anglais, langue « hypercentrale » autour de laquelle gravitent une dizaine de langues « supercentrales ».

Cent à deux cents langues « centrales », liées aux « supercentrales » par les locuteurs bilingues, sont à leur tour le pivot de la gravitation de 4 à 5 000 langues « périphériques ».

Toutes ces langues n’ont donc pas le même poids, la même force, le même avenir.

Celui-ci étant incertain pour la grande majorité d’entre elles, on se mobilise de plus en plus pour les protéger.

Les langues, comme les bébés phoques ou les baleines, sont considérées comme des espèces menacées, mais, ces inquiétudes ne concernent pas seulement les langues « périphériques ». Elles se manifestent aussi à propos de langues de grande diffusion, hyper ou supercentrales, comme l’anglais ou le français.

Ainsi, aux Etats-Unis, des organisations comme US English, US First ou Save Our Schools militent pour que l’anglais soit reconnu comme la seule langue officielle du pays, s’opposant au bilinguisme que laisse présager les migrations importantes d’hispanophones.

En France, la loi du 4 août 1994 (dite «loi Toubon») a tenté de réglementer l’usage de la langue française en luttant contre les emprunts.

Une peur irréfléchie face aux emprunts,

La pureté de la langue est un mythe, qui condamne à l’immobilisme. Le latin de Cicéron est peut-être une langue pure, mais plus personne ne le parle et l’on pratique aujourd’hui, sous des noms divers (italien, espagnol, roumain, français, catalan, etc.) des latins différents, qui ont évolué au fil de l’histoire.
Ce mythe, cette volonté de protection, témoignent d’une peur irréfléchie face au changement, aux emprunts, à l’évolution, comme si seule la stabilité pouvait garantir l’identité.

Dès lors, jusqu’où peuvent ou doivent aller les politiques linguistiques de protection des langues?….

Est-il possible de maintenir en survie, par une sorte d’acharnement thérapeutique ou de mise sous perfusion, des formes linguistiques abandonnées par leurs locuteurs?…
Bien sûr, certaines politiques linguistiques ont été des succès.

Ata Türk a pu, de façon autoritaire, réformer l’orthographe du turc, supprimer de son lexique les emprunts à l’arabe et au farsi.

L’Indonésie s’est donné une langue d’unification, le bahasa.

Mais ailleurs, les choses ont été moins simples. La politique d’arabisation en Algérie se heurte toujours à de grandes difficultés, et les tentatives de Sékou Touré de faire de la Guinée un pays officiellement plurilingue ont été un énorme échec.

«Guerre des langues» : une métaphore commode,

En fait, une politique linguistique ne réussit que lorsqu’elle va dans le sens que la pratique sociale a esquissée, et ne parvient que rarement à imposer à une population une langue ou une réforme dont elle ne veut pas.

On peut donc se demander s’il est possible de défendre (ou de sauver) une langue dont les locuteurs ne veulent plus. Car ce n’est pas alors la langue qui est en cause mais la valeur que ses locuteurs lui attachent. La politique linguistique ne peut pas les ignorer.
Une langue en effet ne disparaît pas seulement parce qu’une autre langue la domine, mais aussi et peut-être surtout parce que les citoyens acceptent ou choisissent de l’abandonner, de ne pas la transmettre à leurs enfants. La «guerre des langues» est une métaphore commode, mais les langues, elles-mêmes, ne peuvent pas se faire la guerre. Ce sont les êtres humains qui luttent, s’opposent ou composent. Et nous pouvons suivre leurs relations conflictuelles à travers les relations entre leurs langues.
Pour un linguiste, la disparition d’une langue est toujours regrettable, mais les langues ne sont pas des objets d’art. Elles appartiennent à ceux qui les parlent et changent tous les jours, s’adaptent à leurs besoins: elles doivent servir les hommes et non l’inverse. Car les langues évoluent sans cesse, dans leurs formes et dans leurs rapports. Et si les unes meurent, d’autres naissent, souvent sous nos yeux.
Depuis la chute du mur de Berlin et l’éclatement de la Yougoslavie, de nouveaux Etats sont apparus et, avec eux, de nouvelles langues sont en train de s’affirmer: le bosniaque, le serbe, le croate, que l’on considérait il n’y a guère comme une seule langue, le serbo-croate. Leurs locuteurs, pour mieux marquer leur identité, sont en train d’accentuer et de durcir les différences qui ne reposaient que sur quelques dizaines de mots. De la même façon, la division de la Tchécoslovaquie en Tchéquie et en Slovaquie va faire du tchèque et du slovaque des langues de plus en plus éloignées.
En Afrique francophone, l’appropriation de la langue officielle, le français, se manifeste dans l’émergence de formes locales: on ne parle pas tout à fait le même français au Sénégal et au Gabon, au Niger et en Côte-d’Ivoire.

Ces différences pour l’instant légères préfigurent peut-être un éclatement à venir du français qui deviendrait la «langue mère» d’une nouvelle génération de parler, comme le latin est la langue mère des langues romanes. Il en va de même de l’anglais, de l’arabe, de l’espagnol.

On ne parle pas tout à fait la même langue à Madrid et à Buenos Aires, à Londres et à Bombay, et pas du tout à Rabat et à Ryad. Car la fonction des langues a des retombées sur leur forme.

Sur les marchés africains, dans les capitales, les langues véhiculaires qui assurent la communication commerciale se différencient lentement de leurs variantes vernaculaires: le wolof de Dakar n’est plus le même que celui des paysans, le bambara de Bamako n’est pas semblable à celui de Ségou, situé à 230 km de la capitale.
Aux XVIIe et
XVIIIe siècles, dans des conditions différentes, des créoles étaient apparus, solution linguistique à un problème de communication rencontré par les esclaves de langues différentes importés vers les îles de l’océan Indien ou des Caraïbes.

A partir de langues européennes comme l’anglais, le français ou le portugais, ils créèrent des langues aujourd’hui différenciées: un Mauricien, un Haïtien et un Guyanais ne se comprennent pas, même si leurs langues ont un ancêtre commun, le français.

Demain peut-être, les enfants de migrants parleront, à côté de la langue de leur pays d’accueil, un turc d’Allemagne ou un arabe de France, différent de celui du pays d’origine.

L’anglais en voie de diversification rapide,

L’anglais pourrait ainsi ne pas échapper à ce processus. Sa domination mondiale est aujourd’hui un fait indiscutable, et à moyen terme durable.

Mais l’histoire nous montre que plus une langue se répand sur un vaste territoire, plus elle tend à se diversifier. Ce qui est arrivé au latin arrivera peut-être à l’anglais. De ce point de vue, le paysage linguistique mondial va bien évidemment se modifier dans les prochains siècles. De nombreuses langues, aujourd’hui parlées par quelques personnes, sont en train de disparaître, de nouvelles langues apparaissent ou apparaîtront. C’est-à-dire que, dans le modèle gravitationnel esquissé plus haut, les langues et leurs fonctions vont se modifier, que la langue hypercentrale ou les langues supercentrales pourront changer, que certaines langues périphériques pourront devenir centrales, et vice versa. Car, pas plus que l’Histoire, l’histoire linguistique ne s’arrête avec le présent, elle se poursuit, elle est à tout moment mue, travaillée par les pratiques des locuteurs.

Jean-Louis Calvet, professeur de socio-linguistique à l’Université de la Sorbonne (Paris).

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages (traduits dans une dizaine de langues), parmi lesquels Pour une écologie des langues du monde (Plon, 1999), La Guerre des langues (réédité en 1999 chez Hachette), Les politiques linguistiques (PUF, 1996), Histoire de l’écriture (Plon, 1996) et L’Argot en vingt leçons (Payot, 1994).

En 1693, alors qu´aux succès du règne de Louis XIV a succédé une période difficile, où la France dut faire face à l´Europe liguée contre elle.

Charpentier proclame, dans sa Réponse au discours de réception de La Bruyère à l´Académie : Discours prononcé dans la séance publique le 15 juin 1693 en réponse à celui de M. de La Bruyère, reçu à la place de M. l’abbé de La Chambre, le 15 juin 1693.

PARIS LE LOUVRE

« Il y a une certaine fatalité qui joint ordinairement ensemble l´excellence des armes et celle des lettres, et qui fait que la langue des peuples est dans sa plus haute splendeur sous les règnes de leur plus grand rois, la supériorité de votre puissance, ( il s´adresse à Louis XIV ) a déjà rendu le français, la langue dominante de la plus belle partie du monde.

Tandis que nous nous appliquons à l´embellir, vos armes victorieuses la font passer chez les étrangers, nous leur en facilitons l´intelligence par notre propre travail,et vous la leur rendez nécessaire par vos conquêtes, l´étendue de la langue française est digne de la noblesse de son origine. Elle passe les limites du royaume. Elle ne se borne ni par les Pyrénées et les Alpes, ni par le fleuve du Rhin. On entend le français dans toute l´Europe.

La langue française possède à Paris son Académie, mais elle a dans les autres Etats des écoles et des maîtres qui l´enseignent ; elle est connue dans toutes les cours, les princes et les grands la parlent, les ambassadeurs l´écrivent, et le beau monde en fait une mode, et un air de politesse, aujourd´hui, il y a peu de personnes de louable qualité, qui ne prennent plaisir à l´exercice de cette langue, elle est de toutes les langues, celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté et de délicatesse, tous les objets de la conversation des honnêtes gens, et par là, elle contribue, dans toute l´Europe, à l´un des plus agréments de la vie, il faut revenir à la langue française quand on veut converser, moins diffuse que toute autre, moins difficile à prononcer, elle n’exige ni une abondance de mots ni des efforts de gosier pour donner du corps aux pensées…. »

Thomas Mann, Prix Nobel de littérature (1929) se plaisait à dire, « Parler français, c’est plus que parler… »

Andorre se pare des couleurs de la France

M. Abdou Diouf célébrera la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, dans la principauté d'Andorre, accueillie par le Sommet de la Francophonie à Bucarest en septembre 2006 comme membre de plein droit de l'Organisation internationale de la Francophonie, après y avoir siégé comme membre associé depuis 2004.
Une occasion pour faire découvrir ce pays aux francophones des cinq continents et de faire connaître la Francophonie dans sa dimension internationale aux Andorrans.
Le 20 mars, le Secrétaire général rencontrera à Andorra la Vella les plus hautes autorités, avant de donner une conférence sur la Francophonie, à 19 heures, à l'amphithéâtre de Prada Casadet.
Il assistera dans la soirée au concert de l'artiste sénégalais Ismaël Lô qui se produira avec son orchestre à l'Auditorium national d'Andorre à Ordino.
Message du Secrétaire général de la Francophonie à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie 2007

« Vivre ensemble, différents »

C’est en ces termes que nous avons choisi de célébrer, ce 20 mars, la Journée internationale de la Francophonie. Car ces mots sont là pour nous rappeler tout ce qui nous rapproche, mais aussi tout ce qui nous sépare, pour nous rappeler ces différences précieuses qui font la diversité et la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l’action de la Francophonie.

Que cette Journée soit l’occasion, pour tous, partout, sur les cinq continents, de fêter la langue française qui nous offre la chance formidable de communiquer par-delà les frontières et les océans, de nous rencontrer, d’entrecroiser nos cultures, nos traditions, nos imaginaires. Cette langue que nous avons en partage est à la fois une et plurielle, parce qu’elle appartient à tous les francophones, parce que tous les francophones la fécondent aux accents de leur propre langue et de leur propre culture. Que cette Journée soit donc l’occasion de voir s’exprimer avec éclat la littérature francophone, la chanson francophone, le cinéma francophone, la création francophone !

Que cette Journée soit l’occasion, également, de garder à l’esprit que la langue française nous rassemble pour servir ces valeurs que sont la solidarité, l’équité, la paix. Ayons à l’esprit que la Francophonie réunit des pays parmi les plus industrialisés et des pays parmi les moins avancés, qu’elle réunit des pays où tous ont accès à l’éducation, à la formation, aux technologies les plus modernes de l’information et de la communication et des pays où les enfants ne connaissent pas même le droit à l’alphabétisation, des pays en paix et des pays en situation de crise ou de conflit meurtrier. Et ce sont bien ces différences intolérables qui justifient notre volonté d’agir, et de dénoncer sans cesse !

Que cette Journée soit donc l’occasion pour les plus favorisés d’entre nous d’avoir une pensée pour les plus défavorisés.

Qu’elle soit l’occasion d’exprimer notre solidarité, notre amitié, notre fraternité !

Fêtons, ensemble, ce qui nous rapproche !

Vivons ensemble, solidaires, ce qui nous sépare !

Vivons et fêtons, ensemble, la Francophonie !

6 000 langues, un patrimoine en danger …

En marge de la prochaine Journée Internationale de la Francophonie ( 20 Mars 2007 ) nous vous proposons d'oublier quelques instants le sempiternel dossier relatif au " réchauffement de la planète " en lisant cet article qui nous paraît être tout aussi alarmant,

…..ce constat est dressé par Monsieur Ranka Bjeljac-Babic, maître de conférences et chercheur en psychologie du langage à l’ Université de Poitiers (France).

6 000 langues, un patrimoine en danger …

Dix langues meurent chaque année dans le monde, avec elles disparaissent des trésors culturels,

Parce que ce processus d'extinction s'emballe, un sursaut international est requis, l' immense majorité des langues serait-elle condamnée à disparaître à court terme?…. Les linguistes estiment qu'un idiome ne peut survivre qu'à condition de compter au moins 100.000 locuteurs, or, sur les quelque 6 000 langues qui existent actuellement dans le monde, la moitié, comptent moins de 10.000 locuteurs et un quart, moins de 1.000, à peine une vingtaine sont parlées par des centaines de millions de personnes.

La mort des langues n'est pas un phénomène nouveau, depuis qu'elles se sont diversifiées, au moins 30.000 sont nées et se sont éteintes, souvent sans laisser de trace, d'aucuns portent ce nombre jusqu'à 500.000; à cette très grande mortalité correspond une durée moyenne de vie relativement courte, rares sont celles qui, comme le basque, l'égyptien, le chinois, le grec, l'hébreu, le latin, le persan, le sanskrit, le tamoul et quelques autres ont soufflé leurs 2.000 bougies.

Internet et l'exclusion des "petites" langues,

Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la vitesse à laquelle elles périssent en ce moment, en remontant dans le temps, on s'aperçoit que le déclin de la diversité linguistique a été considérablement accéléré par les conquêtes colonialistes européennes qui ont éliminé au moins 15% des langues parlées à l'époque. Au cours des trois derniers siècles, l'Europe en a elle-même perdu une dizaine, en Australie, il ne reste plus que 20 des 250 langues parlées à la fin du XVIIIe siècle, au Brésil, environ 540 (soit les trois quarts) sont mortes depuis le début de la colonisation portugaise, en 1530.

La naissance des Etats-nations, dont l'unité territoriale était étroitement liée à leur homogénéité linguistique, a également joué un rôle décisif dans la consolidation des langues adoptées comme nationales, et la marginalisation des autres, déployant de gros efforts pour instaurer une langue officielle dans l'éducation, les médias et l'administration, les gouvernements ont consciemment visé l'élimination des langues minoritaires, ce processus d'homogénéisation s'est renforcé avec l'industrialisation et le progrès scientifique, qui ont imposé de nouveaux modes de communication, rapides, simples et pratiques. La diversité des langues a été alors perçue comme une entrave aux échanges et à la diffusion du savoir, le monolinguisme est devenu un idéal.

C'est ainsi qu'à la fin du XIXe siècle, est née l'idée d'une langue universelle (on a même songé à revenir au latin), qui a donné lieu à une prolifération de langues artificielles. Le volapük a été la première d'entre elles, tandis que l'espéranto a connu le plus vif succès et la plus grande longévité, plus près de nous, l'internationalisation des marchés financiers, la diffusion de l'information par les médias électroniques et les autres avatars de la mondialisation ont intensifié la menace qui pesait déjà sur les "petites" langues.

Une langue qui n'est pas employée sur Internet " n'existe plus " dans le monde moderne, elle est hors circuit, elle est exclue du "commerce". Le rythme d'extinction des langues a ainsi atteint des proportions sans précédent dans l'histoire : 10 par an à l'échelle mondiale; l'avenir paraît encore plus sombre, selon les pronostics, de 50 à 90% des langues parlées aujourd'hui mourront au cours de ce siècle, leur préservation est une affaire urgente.

Les conséquences de la disparition des langues sont graves à plus d'un titre, si nous devenions tous uniformément monolingues, notre cerveau en serait affecté, au point de perdre une partie de notre créativité linguistique innée, toute tentative de remonter aux origines du langage humain deviendrait impossible et le mystère de la "première langue" ne serait jamais percé, par ailleurs, avec la mort de chaque langue, un volet de l'histoire de l'humanité se referme.

Un " Rio de Janeiro des langues "

Le plurilinguisme est le reflet le plus fidèle du multiculturalisme, la disparition du premier entraînera inévitablement la perte du second, imposer une langue à des populations dont la culture et le mode de vie ne s'y identifient pas, c'est étouffer l'expression de leur génie collectif.

Les langues ne sont pas seulement le moyen privilégié de communication entre les humains, elles incarnent la vision du monde de leurs locuteurs, leurs imaginaires, leurs façons de véhiculer le savoir, malgré toutes leurs parentés, elles reflètent différemment la réalité. Ainsi, lorsqu'on répertorie les mots qui existent dans toutes les langues et ont strictement le même sens, on n'en trouve que 300 tout au plus, parmi eux, figurent: je, tu, nous, qui, quoi, non, tout, un, deux, grand, long, petit, femme, homme, manger, voir, entendre, soleil, lune, étoile, eau, feu, chaud, froid, blanc, noir, nuit, terre, etc.

Le danger qui pèse sur le multilinguisme est analogue à celui qui concerne la biodiversité, non seulement parce que la grande majorité des langues sont bel et bien des "espèces" en voie de disparition, mais aussi parce qu'entre la diversité biologique et la diversité culturelle, il existe un lien intrinsèque et causal. Cette corrélation s'explique par le fait que les groupes humains, en s'adaptant à l'environnement dans lequel ils évoluent, acquièrent une connaissance particulière de leur milieu qui se reflète dans leur langue et, souvent, uniquement dans celle-ci, ainsi, une grande partie des espèces végétales ou animales en péril ne sont connues à l'heure actuelle que par certains peuples, dont les langues s'éteignent, en mourant, elles emportent avec elles tous un savoir traditionnel sur l'environnement.

En 1992, le sommet de Rio a mis en place des dispositifs de lutte contre la réduction de la biodiversité, l'heure est venue d'un " Rio des langues ", la prise de conscience de la nécessité de protéger les langues remonte au milieu du XX ième. siècle, quand les droits linguistiques ont été intégrés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU (article 2), depuis, une série d'instruments et un certain nombre de projets ont été mis en place, en vue de sauvegarder ce qui est désormais considéré comme patrimoine de l'humanité. Ces instruments ont au moins le mérite de ralentir le processus d'extinction des langues, à défaut de l'arrêter, et de promouvoir le multilinguisme dans le monde.

Ranka Bjeljac-Babic, maître de conférences et chercheur en psychologie du langage à l’Université de Poitiers (France).

La diversité linguistique, culturelle et biologique de la terre…

Les liens entre langue, culture et environnement laissent entendre que la diversité biologique, culturelle et linguistique doit être étudiée comme un tout, en tant que manifestations distinctes, mais étroitement et nécessairement apparentées, de la diversité de la vie sur terre.
Des chercheurs ont fait référence à ce nouveau terrain d’études sous le nom de “diversité bioculturelle”.
Partager un monde de différence : la diversité linguistique, culturelle et biologique de la Terre, auquel s’ajoute la carte la biodiversité culturelle du monde : peuples, langues et écosystèmes est un matériel éducatif co-publié par l’UNESCO, Terralingua et Fonds Mondial pour la Nature (WWF), destiné aux étudiants et au grand public, et qui introduit le concept de “diversité bioculturelle” en terme de développement durable.

Ethnologue, un des catalogues les plus utilisés des langues du monde, dénombre 6 809 langues utilisées (la plupart parlées, mais en incluant aussi 114 langues des signes) dans 228 pays en l’an 2000.
Cependant, moins de 300 de ce grand nombre de langues parlées de par le monde avait des locuteurs de plus d’un million, les langues les plus parlées étant le chinois mandarin, l’hindi, l’espagnol et l’anglais.
De plus, tout comme il y a des points chauds de biodiversités, il y a aussi des points chauds de biodiversité linguistique, c’est-à-dire des lieux dans le monde avec des concentrations de langues particulièrement élevées, comme la Papouasie Nouvelle Guinée et le Nigeria.

Les langues du monde représentent une richesse de créativité humaine extraordinaire.
Elles contiennent et expriment tout le “réservoir d’idées”, alimenté au fil du temps par le patrimoine, les traditions et les habitudes locales communiquées par les langues locales.
La diversité des idées véhiculées par différentes langues et nourries par différentes cultures est aussi nécessaire que la diversité des espèces et des écosystèmes à la survie de l’humanité et de la vie sur notre planète.
Dans de nombreux cas, la connaissance de traitements et remèdes naturels contres des maladies, transmise par des langues au cours de générations et liée à la flore locale, a été perdue à cause de l’abandon de langues et de cultures, et la destruction de l’habitat naturel.

La diversité culturelle est aussi nécessaire au monde que la biodiversité l’est pour notre planète.
Cependant, de la même manière que l’environnement mondial fait face à une crise grandissante de disparitions, la diversité culturelle du monde, en particulier la diversité et la richesse des langues, est menacée d’extinction.
Ethnologue dénombre 400 langues qui ont presque atteint un niveau de disparition à la fin du XX ème siècle, alors que l’Atlas des langues en péril dans le monde de l’UNESCO (édition 2001) estime que la moitié des langues du monde sont plus ou moins menacées d’extinction.

Pour faire face à ce problème de diversité culturelle, l’UNESCO soutient une éducation qui aide à maintenir et développer langues et cultures dans leur contexte écologique.

( source UNESCO – Paris 2007 )

Je me permets de vous relayer cette information, ce concept de diversité bioculturelle est intéressant, il nous faut certainement le prendre en compte et y réfléchir.