Jeudi 4 Octobre 2007 – Soirée Théâtre, à 22h. « Auditori Claro » – Sant-Julia de Loria.
Non Solum (en français) de Sergi Lopez et Jorge Pico
Avec Sergi Lopez.
On le connaît surtout au cinéma, pourtant Sergi Lopez a fait ses armes sur les planches.
Le voilà seul en scène à l’Auditori Claror de Sant-Julia de Loria avec Non Solum…, mis en scène par son complice Jorge Pico.
Un titre à plusieurs interprétations, car d’abord, s’il joue solo, Sergi Lopez n’est pas complètement seul, vu qu’il campe mille et un personnages, façon Philippe Caubère.
Ensuite, parce que « non solum… sed etiam », en latin dans le texte, signifie « pas seulement… mais encore ».
Une façon de dire que ce spectacle-là a de nombreuses facettes.
Annoncé comme une comédie existentielle, c’est aussi un one-man show, ou un concert à cappella, avec ses grands éclats de rire et ses moments plus profonds.
C’est un homme venu rendre visite à sa maîtresse, Brigitte, qui se trouve nez à nez avec un plombier, puis un employé du cadastre, puis un autre, puis dix, puis 100 : la porte ouverte à toutes les interrogations. Tout juste arrivé sur terre (ou ailleurs), un autre raconte sa première expérience sexuelle avec jubilation… c’est, encore, un petit gars timide se découvrant rebelle et orateur en enfilant des lunettes magiques…..
La pièce est bien écrite, bien jouée et habitée par un Sergi Lopez enthousiaste et généreux.
Ce spectacle est donné dans le cadre des échanges de la Scène Nationale d'Andorre dirigée par Ester Nadal et l'Estive, Scène Nationale de Foix et de l'Ariège, placée sous la responsabilité de son directeur Michel Pintenet.
" Peut-on se tutoyer ? Bien.
Pendant que tu es entrain de lire ce texte, moi je ne suis pas seulement entrain de te tutoyer, je suis aussi entrain de te regarder caché par le rideau noir au fond de la scène. Je sais que les comédiens professionnels ne devraient pas faire ça, peut-être Monsieur Lecocq avait-il raison quand il me disait que je serais toute ma vie un amateur. Bon, en fait, je ne regarde pas que toi, je vous regarde tous, et c'est vrai que, vus d'ici, avec la distance, vous semblez heureux tandis que moi, je suis dévoré par la peur.
Pourtant, je sais bien que c'est quelque chose de passager qui disparaît une fois sur scène. La vie est parfois absurde !… On monte ce spectacle en quête du plaisir et, pour l'instant seule l'angoisse m'accompagne, solidaire. J'espère qu'à la fin, le plaisir dera là et que nous le partagerons ensemble.
Enfin je voulais juste que le moment qui nous sépare passe le plus vite possible. Là, maintenant, si je pouvais, je viendrais m'asseoir avec vous pour voir le spectacle.
Mais je sais que si je le faisais, quand je me verrais sortir moi-même sur scène, j'aurais envie d'être à ma place sur le plateau.
Evidemment tout ça est un peu confus, mais la vérité c'est que j'ai le trac et que je ne supporte pas d'être seul, c'est pourquoi j'ai de la chance que vous soyez venus.
A tout de suite, j'espère…."